dimanche, août 06, 2006

Israël-Liban : dorénavant une "affaire de famille" ou le plan stratégique des États-Unis et de la Grande-Bretagne?

par Marie J. Girard /AAPI - Actupol

Résumé de l'article

Malheureusement, Israël semble déterminé à tenir ferme, et les mâchoires de Tsahal ne sont pas pas prêt de se desserrer. Entêtement ou logique implacable d'une coalition favorisant la politique du "rouleau compresseur" et ce malgré la surprenante résistance de la milice du Hezbollah? Colère, orgueil, impulsivité ou stratégie mûrement réfléchie et exécutant à la perfection un plan prévu de longue date, dont les États-Unis et la Grande-Bretagne sont les instigateurs?

Deux options se présentent dorénavant à nous : hier, il s’agissait d’un complot orchestré par les États-Unis, aujourd’hui, il s’agit ni plus ni moins que d’une "affaire de famille" où Israël veut "en finir" avec le terrorisme du Hezbollah. L'une position n'excluant pas l'autre, on souhaiterait toutefois que les protagonistes eux-mêmes nous éclairent sur leurs intentions réelles autrement que par la retenue et les commentaires sybillins de Condoleezza Rice et nous extirpent définitivement de la position inconfortable que représente la simple spéculation.

Selon la première option, Israël dont l’agacement, l’épuisement et la colère semblent être venus à bout de ce qui leur restait de patience a décidé de sévir et de ne plus « lâcher le morceau » quoi qu’il advienne. Attitude dangereuse, s’il en est, lorsque le bon sens, relégué aux oubliettes, laisse place à une flambée d’émotions incontrôlables.

La colère n’étant jamais bonne conseillère ; rappelons-nous que c’est en partie parce que le Traité de Versailles mettait les Allemands en colère depuis près de vingt ans (traité établissant, entre autres, outre le nouveau partage du territoire des mesures "punitives" à l'encontre de l'Allemagne consécutives à la Première Guerre mondiale) que ces derniers se sont laissés convaincre et que la Deuxième Guerre mondiale a pu représenter - inconsciemment ou non pour eux, une option valable (je ne voudrais en aucun cas comparer les persécutés de jadis à leurs persécuteurs, sachant toutefois que la colère, comme l'alcool, a de vertus hautement égalisatrices...).

Ce serait donc ainsi - fruit tardif d’une tergiversation et d’une complaisance trop longtemps pratiquées - que naîtrait la détermination extrême qui donne lieu aux plus grandes victoires mais également aux plus grands échecs? Cette détermination, sinon cet entêtement - que l’on doit malheureusement associer le plus souvent à l’orgueil - les États-Unis nous en font encore la démonstration en Afghanistan et en Irak, et ce serait maintenant au tour d'Israël d'avoir des coups de sang?

Israël a plus au moins joué "au chat et à la souris" avec le Hezbollah. Pendant ce temps, les souris, astucieuses engrangeaient du fromage militaire et appelaient en renfort les ... rats des champs ses voisins qui, loin de donner dans le bucolique, aiment cependant passionnément les fourrés.

Fable ou scénario plausible?... mais qui ne colle pas vraiment, car tout cela sent le "complot" américain à des kilomètres ; l'oeuvre inachevée des "chantres de la démocratie". En effet, la vérité étant plus volatile, plus poreuse et par conséquent moins dense que le mensonge, elle devient éminement plus perceptible avec le temps quoi que les "comploteurs" puissent tenter pour la dissimuler.

La seconde option, celle d'un plan finement ciselé, semble donc être la seule valable, et ce par respect pour l'intelligence des Israéliens, que je ne voudrais pas moindre que celle des Américains. En effet, j'ose croire que c'est dans un but honorable qu'Israël a conclu avec ces derniers une entente tacite permettant de réellement envisager, après la guerre et leur action contre le Hezbollah, une amélioration des relations avec les Palestiniens mais aussi avec leurs belliqueux voisins, mais le fait de l'écrire me donne la nausée car nous savons, vous et moi, que ce n'est pas vrai et que la guerre n'a jamais de conséquences heureuses.

Qu'ont à craindre les Arabes dans la poursuite de leurs relations avec les Israéliens? Davantage de ressentiment, sans doute, malgré l’apparente légitimité de leur action. Dans une guerre comme dans la vie, l'on ne peut en tirer et l'on a à craindre que ce que l'on y met. L'avenir seul dira qui saura finalement faire preuve de sagesse...

Voici que je regarde ce monde « d"en haut » ; voici que j’atteins la plus parfaite objectivité et que ma vision embrasse les causes et les conséquence ; voici que j’en perçois les faiblesses, les motivations et les désirs ; voici que ce qui m'’interpelle et que ce qui me choque, c’est qu’il n’y a ni fraternité, ni amitié, ni amour et que tous sont seuls et cela me fait peine, car ce monde est leur monde, cette planète, leur planète et que tout ce qu’on y voit c’est que la haine y règne sans partage, depuis toujours...

/mjg girardmj@journalist.com