vendredi, décembre 14, 2007

NICOLAS SARKOZY : LE "GUIDE" LIBYEN L'ENTRAÎNE SUR UNE PENTE GLISSANTE...

par Marie-Josée Girard /AAPI

L’argent est soit propre soit sale, c’est selon. Le sale, on le connaît, il vient de la drogue et des transactions douteuses ; des crimes plus ou moins avérés et par lesquels se compromettent parfois, pour des raisons tout aussi douteuses, certains hommes politiques. Le sale, on a de cesse de le laver, et son blanchiment constitue une activité parallèle à laquelle s’adonnent allégrement les escrocs. Le propre, c’est celui gagné honorablement, enfin, d’habitude.
Nicolas Sarkozy semble, ces jours-ci, faire clairement la nuance entre éthique commerciale et éthique tout court ; pas les Français.

En acceptant de conclure des contrats avec la Libye et son « Guide » Mouammar Kadhafi, alors que la communauté internationale le taxe à juste titre de terrorisme, le Président se met dans une position hasardeuse, mais cela ne semble pas trop l’incommoder. Car jusqu’où peut-on aller avant d’ébranler sur ses bases les fondements de l’éthique républicaine ? Lorsque la morale n’a plus droit de cité, n’est-ce pas toute la nation qui court à sa perte? A-t-il oublié que : «Dans un État populaire, il faut un ressort de plus qui est la vertu. Je parle ici de la vertu politique qui est la vertu morale dans le sens qu’elle se dirige au bien général.» Montesquieu, De l’esprit des lois, III.

Alors que l’on reprochait à Ségolène Royal d’avoir accepté de rencontrer les membres du Hamas lors de sa campagne électorale, voilà que le chef du pays ne s’embarrasse pas de tant de fla-fla. Son argument est le suivant, de l’argent c’est de l’argent. C’est aussi ce que se disent les trafiquants, non ? Bon, la comparaison est hardie, mais entre un contrat propre et un contrat qui l’est moins il y a une nuance. Il a en effet affirmé récemment que tous ces bons milliards d’Euro allaient profiter aux Français. C’est à voir. En attendant, ces derniers se rendent compte que l’infatigable roi Sarkozy semble finalement vaciller. Serait-ce à cause de son récent divorce, événement entre tous qui a la sombre réputation d’affecter le jugement des pauvres hommes abandonnés?

Dans le même ordre d’idées, au Canada, l’ancien Premier ministre Brian Mulroney a été entendu ces jours-ci pour répondre devant un comité d’éthique de sommes perçues en liquide en paiement de son soutien à la promotion de matériel militaire pour Karlheinz Schreiber, un homme d’affaires et lobbyiste allemand installé au Canada. Devant le comité, M. Mulroney a affirmé que l'entente visait à faire la promotion des ventes internationales de véhicules blindés légers fabriqués par Thyssen Industries. "M. Schreiber a ensuite indiqué qu'il serait très pratique pour Thyssen d'avoir un ancien Premier ministre pour l'aider dans la promotion internationale de ses véhicules de maintien de la paix et m'a donné une copie de documents d'information à propos du véhicule." (Source site TQS, John Ward, LA PRESSE CANADIENNE).

M. Mulroney, dans ses petits souliers, a dû faire amende honorable et expliquer devant le comité, autant que faire se peut, pourquoi il avait en plus « attendu » (quelques années…) avant de déclarer les 225 000 dollars (environ 175 000 Euros) au fisc. Il affirme qu’il s’agissait d’une grave erreur de jugement, tiens donc… Sûrement que cette noble pensée lui a échappé lorsqu’il comptait les coupures de mille dollars (c’est lui qui l’a dit) avant de les déposer dans son coffre-fort personnel. En tout cas, cet argent était suffisamment gris pour que le principal intéressé cherche à en dissimuler les sources. Pour toute excuse, M. Mulroney a indiqué que le fait de se retrouver sans emploi à la fin de son mandat a constitué un stress suffisant pour altérer son jugement.

Erreur de jugement, justifications douteuses, ces deux messieurs ont dû et doivent faire face à ces mêmes tentations qui une fois surmontées font la différence entre bassesse et honneur. Dommage qu’ils aient raté l’épreuve. Et dire que les colosses qui nous dirigent sont des colosses aux pieds d’argile…mais ça, on le savait.

jeudi, septembre 06, 2007

Dominique de Villepin, le grand navire dérouté ou le délit de noblesse

Par Marie-Josée Girard /AAPI

Dominique de Villepin, qui a encore une fois relancé le président Sarkozy (et continue de s'agiter sur tous les fronts), ajoute de l'eau trouble au moulin de ses détracteurs. En tendant ainsi la perche à son ennemi, non seulement fait-il aveu de faiblesse, il expose implicitement la piètre crédibilité de ses arguments. Il ne doit donc pas s'étonner de recevoir ce qui ressemble fort à un camouflet de la part du "petit homme" en échange de ses politesses tardives.

Non pas que je sois tentée par la politique ébouriffante du locataire de l'Élysée, qui finira bien par s'essouffler un peu, sinon se dégonfler complètement, mais je n'aime pas le manque d'humilité et j'estime que dans les circonstances, Dominique de Villepin, s'il n'est pas frappé de cécité quant à sa situation actuelle, semble en manquer cruellement et devrait plutôt adopter un profil bas, ce qu'il s'abstient de faire.

Je regarde donc avec consternation l'ancien Premier ministre tenter désespérément de redresser la barre de son imposant navire ; un navire voilé de certitudes, d’une certaine suffisance et, disons-le, d’une vanité ostensible particulièrement agaçante. Curieuse de savoir ce qui se cache encore derrière cette stratégie plutôt malhabile, j'attendais la suite de ce feuilleton politico-médiatique avec une certaine impatience: et bien maintenant je suis fixée, il n’y a rien, sinon un grand vent qu'il voudrait bien voir effacer les derniers mois de la mémoire collective. Rien à faire, ils sont tenaces.

Quoiqu’exposée dans les médias avec un certain aplomb et une contenance résultant d’une longue pratique de la gestion politique de l’image, la stratégie de Dominique de Villepin ne nous étonne pas, elle nous irrite. Le héraut déchu clamant sur les toits son innocence est bien le seul à y croire encore... C'est sans doute pourquoi il s'agite tant, comme si c'était lui, en fait, qui avait volé l'orange...

Et voilà que le Président de la République, en réponse à une lettre que lui a envoyé l’ancien Premier ministre, dans laquelle ce dernier tente des explications assez nébuleuses (évoquant toutefois un possible conflit d’intérêt entre les prérogatives présidentielles et son recours à titre de partie civile dans cette affaire), Nicolas Sarkozy le renvoie abruptement "devant la justice" et ce aux yeux de la France entière lors du journal du soir de TF1.

Dans les circonstances, que peut faire Dominique de Villepin sinon nier à grands cris s’être abaissé à manigancer contre un rival de toujours, un "usurpateur d’héritage politique" mais à qui a néanmoins été fait quelques grâces par personne interposée (en 1997 notamment alors que Nicolas Sarkozy hérite du Secrétariat général du RPR sous Chirac, après plusieurs années de traversée du désert).

La présomption d'innocence étant encore frileusement appliquée dans l'Hexagone (dans les esprits du moins), contrairement en Amérique où elle est sacrée, je m'en voudrais de le condamner d'avance, toutefois, il faut certaines preuves, si ce ne sont des preuves certaines pour une mise en examen (Wikipédia : En France, la mise en examen est une compétence exclusive du juge d'instruction. Elle vise la personne contre laquelle il existe des indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu'elle ait pu participer, comme auteur ou complice, à la commission d'une infraction - article 80-1 du Code de procédure pénale[1] -. Si tel n'est pas le cas de la personne mise en examen, il peut être placé sous le statut de témoin assisté ou témoin).

Bon, de mis en examen, il est devenu témoin assisté (ce qu'il souhaitait). Mais lorsque l'on a des amis hauts placés et que l'on jouit soi-même d'une position enviable, n'est-il pas possible de faire pencher la balance (de la justice) en sa faveur? Je n'accuse pas, mais je suis réaliste.

Le silence des derniers cent jours de Dominique de Villepin, avant ses sorties médiatiques, avait été suffisamment éloquent. Sous le couvert du respect qu’il doit à la démocratie qui l’a évincé, il a dû lécher ses plaies jusqu’à l’os ne sachant trop comment retrouver sa stature d’icône patiemment édifiée, et dont la naissance et l’éducation n’ont fait qu’ajouter un vernis dont l’effritement ne nous étonne pas, et nous pourrions même aller jusqu'à dire "je le savais" si nous n’étions, nous aussi, bien élevés.

Que va finalement permettre de découvrir l’enquête sur l’affaire Clearstream outre les révélations du général Philippe Rondot et du « corbeau » Jean-Louis Gergorin, ex-responsable de l’EADS, qui indique aujourd’hui que c’est Dominique de Villepin lui-même qui lui a ordonné de transmettre les faux listings de comptes bancaires au juge d’instruction Renaud van Ruymbeke ? La "vraie" vérité, on l’espère et non pas seulement cet accommodement tronqué que l’on nous sert d’habitude.

Car cet excès de zèle de Dominique de Villepin démontre qu’il pourrait avoir plus « qu’arrondi les angles » en partie pour se protéger, en partie pour protéger Jacques Chirac, dans une tentative de redonner à cette persistante allégeance la faculté de retourner en arrière, au temps où c’était lui l’avenir de la France - l’énoncé de cette délicate opération n’étant, il va sans dire, qu’un poli euphémisme pour éviter de dire qu’il a probablement menti "par solidarité" et qu’il doit maintenant s’en mordre les doigts, mais ça, ce n'est que conjecture...

En effet, le général Rondot a affirmé que Dominique de Villepin lui avait demandé "sur instructions" de Jacques Chirac une enquête visant notamment Nicolas Sarkozy, une version vigoureusement contestée par le Premier ministre et le président de la République. Le président Jacques Chirac a pour sa part démenti "catégoriquement" il y a quelques semaines dans un communiqué "avoir demandé la moindre enquête visant des personnalités politiques" en liaison avec l’affaire Clearstream.

Selon M. de Villepin, dans cette affaire "une thèse s’est imposée à l’automne 2004, qui n’avait rien à voir avec le sujet qui était une affaire industrielle et internationale. Cette thèse s’est imposée au point d’imprimer l’instruction judiciaire" (Le Monde, 12 sept. 2007).

"Quand on sort des procès verbaux d’audition tronqués, quand on sort des pièces d’un dossier, des éléments de perquisition isolés de leur contexte on peut faire dire n’importe quoi", a-t-il estimé avant d’ajouter : "Tout cela est mis au service d’une accusation contre moi, je le dis c’est faux et c’est injuste. Il n’y a pas en justice une thèse qui préexiste à la vérité" (Le Monde, 12 sept. 2007).

Quoi qu’il en soit, nous ne sommes évidemment pas dupes de cette grande démonstration médiatique visant à défendre l’intégrité et l’engagement bafoués. La colère et la jalousie ruminées longuement sont mauvaises conseillères, et la noblesse, quelle qu’elle soit, n’a ni le privilège de la hauteur de sentiments, et n’est ni protection tous risques contre la bassesse et la dissimulation.

Lorsque des indices probants semblent s'accumuler contre soi et que celui pour qui l’on a tout risqué se prélasse sur la Côte d’azur ,savourant béatement les joies de son immunité, que reste-t-il à faire sinon se draper avec panache dans ce qui nous reste de dignité, la cigüe n’étant pas une option envisageable.

Dominique de Villepin vient, il y a quelques semaines, de publier un dernier Napoléon « Le Soleil noir de la puissance, 1796-1807 », dans lequel il décrit l’ascension vers le pouvoir de Bonaparte. Il apparaît clair que cet ouvrage ne vise aucunement Nicolas Sarkozy, comme certains le prétendaient, mais lui-même et ses prétentions déçues. Sachant comment l’empereur a fini, nous ne nous étonnerons ni du choix de ses inclinations ni de l’ironie de la chose.

Lorsque l’on prend le large et que l’esprit s’élève, tout étourdi par les brises et les embruns inaccessibles aux simples mortels, le danger est de perdre son cap et de se retrouver finalement dans une galère, à ramer indéfiniment....sans savoir pourquoi ni commet en sortir. Et c’est malheureusement ce qui arrive à Dominique de Villepin. On s’en remettra...


mardi, mai 01, 2007

PRÉSIDENTIELLES : LE PLAN DE CARRIÈRE DE SARKOZY

Bon, les Français ont voté et ils voteront encore ce dimanche. La question est de savoir s’ils ont ou non été manipulés, ce qui semble l’évidence C’est pourquoi ce premier tour me laisse un mauvais goût dans la bouche, comme une déception indéfinissable et le sentiment d’une catastrophe imminente mais inéluctable : ce sera Sarkozy ou Royal, rien de plus.

Cette présidentielle nous a démontrée, que ce ne sont ni l’image, ni même les programmes des candidats qui ont le pouvoir en France lors d’une élection : ce sont les mots. Les mots que l’on choisit sans sincérité; des mots et des sentiments galvaudés, instrumentalisés, de la part de la gauche et de la droite, indistinctement. Des mots qui ont fait bougé les foules, rempli des auditoriums et des stades, débauché des députés et ministres, fait changé de parti et d'idéologie, le pouvoir des mots, de la caresse des mots...et des mensonges bien souvent.

Et ces mots sans fond, sans substance ont été reçus, acceptés, agréés par le peuple. On a cru à tort ou à raison ceux qui les ont prononcés et on a crédité leurs auteurs d’une sincérité qui n’était peut-être pas là, et c’est ça qui est triste. La crédulité du peuple français ou du moins d’une partie de celle-ci qui ne savent pas « voir » ce qui est juste, le sens profond des choses et juger en conséquence.

Sans prendre parti, je me réjouis que 18,6 % de ce même peuple a voté pour Bayrou et pour cette différence sincère et rafraichissante.

Mais voilà, Sarkozy VEUT être Président à tout prix, non pas pour la France, mais pour lui-même, c’est en quelque sorte son objectif de carrière, pour l'égo, la postérité ou quelqu'autre obscure raison. Et c’est un peu la même chose pour Royal, quoique chez elle, on sente l’étonnement devant son ascension mais aussi la présence d’un élan qui a quelque chose de maternel et qui nous fait parfois même oublier ses défauts.

Et oui, ce sera Sarkozy ou Royal, et ça on devra s’y faire pour cinq ans, quelles qu’en soient les conséquences. Car il est trop tard maintenant pour regretter.

vendredi, mars 23, 2007

TROU D’AIR DANS LA CAMPAGNE : PAUSE AVANT LE SPRINT FINAL OU ÉQUATION SIMPLISTE?

A moins de quatre semaines du premier tour de la présidentielle, l’opinion publique est essoufflée et a décidé de se reposer un peu.

Merci à Jacques Chirac dont la déclaration d’intention et de soutien mitigé à Nicolas Sarkozy mercredi dernier a apporté un peu de répit sinon de confusion dans l’esprit de l’électorat. Il ne faudra cependant sans doute que quelques jours au peuple français pour se rendre compte de l’entourloupette et pour refaire l’équation simpliste : nous n’aimions pas Sarkozy + appui de Chirac = nous n’aimons toujours pas Sarkozy.

Dans l’intervalle, suite à l’effet de levier chiraquien, le monstre bicéphale Sarkozy-Royal a remonté un peu dans les sondages (France 2, sondages) pour atteindre respectivement autour de 30% et 26% des voix, tandis que François Bayrou a semblé faire les frais de cette démonstration mathématique et reculer un peu pour se maintenir autour de 18%.

Toutefois, lorsque la poussière médiatique sera retombée sur l’appui du Président sortant à son ex-ministre de l’Intérieur, la France ne sera pas sans se rappeler avec consternation les 12 dernières années du règne de Jacques Chirac où le pays a accumulé les déficits, les problèmes sociaux, notamment dans les banlieues, et une aggravation de la crise du logement et du chômage. Par conséquent, l’adoubement de Nicolas Sarkozy sera perçu comme une volonté de continuité de la droite plutôt que comme la rupture souhaitée et annoncée par le candidat de l’UMP, ce qui déplaira sans doute à l’électorat qui semble manifester clairement une volonté de changement.

Ce trou d’air temporaire ne sera donc pas porteur pour les deux candidats en tête car ils ont démontré au cours de cette campagne leur incapacité à asseoir leur crédibilité de façon définitive et à inverser les tendances, surtout chez les indécis qui représentent tout de même 50% des voix.

Le nuage qui plane momentanément au dessus de François Bayrou, qui semble plus ou moins éclipsé par la configuration actuelle, ne témoigne de la volatilité de l’électorat que sur une faible marge (+ ou moins 4%), ce sont les conséquences de cette faible marge mais surtout un revirement inattendu des indécis qui pourraient créer des surprises dans l’isoloir.

samedi, mars 17, 2007

LE CAROUSSEL DES ALLÉGEANCES : BASSESSES ET AUTRES NOUVELLES DE CAMPAGNE

Tout compte fait, la classe que l’on attribue parfois à un individu s’avère tristement surfaite lorsque celui-ci se commet dans une diatribe vengeresse contre un ex-allié: Besson contre Royal, Veil contre Sarkozy, Borloo pour ou contre Sarkozy, Veil contre Bayrou, on ne sait tout simplement plus où donner de la tête tant le carrousel des intentions et des allégeances bifurque et repart à toute allure en sens contraire.

Malheureusement, cette semaine Simone Veil, quatre fois ministre de la Santé, a brisé sans le savoir la mince glace qui la protégeait de la vindicte populaire. Dorénavant, on la verra aussi comme celle qui, sans doute taraudée par une démangeaison attribuable au grand âge, aura craché en fin de parcours son venin - triste chant du cygne - sur le leader centriste de la façon la plus abjecte qui soit, espérant ainsi "faire avorter" le désir légitime et une partie de l'inclination naturelle du peuple.

Ex-UDF ayant abandonné le navire, « lapsi » politique n’ayant pas su, comme beaucoup d’autres, maintenir le cap de la solidarité lorsque les sirènes enivrantes de « l’autre pouvoir » lui ont fait un appel du pied, ("aucun respect pour une Simone Veil qui achève son illustre carrière dans l'hypocrisie et la régression politiques"David Sirota, Blog), cette ex-grande dame mérite-t-elle encore notre respect?

Simone Veil qui a qualifié dans Le Parisien la candidature de François Bayrou d'"imposture", et dit de lui qu’il était « le pire de tous » patauge dorénavant dans les ruelles les plus sordides et les sombres arrière-cours du déclin. Elle oublie sans doute qu'à ce jour 13% des Français (22% en 2002 au premier tour, permettant ainsi d'évacuer Jospin de la scène politique) votent Le Pen.

Il lui aurait été si facile de conserver sa dignité et d’écouter ceux qui lui ont conseillé de ne « pas abîmer son image ». Trop tard ! Elle a préféré instrumentaliser sa crédibilité au profit d’un Sarkozy, qu’elle mitraille ensuite sur ses propositions d’un ministère de « l’Immigration et de l’Identité nationale ». Sait-elle au moins ce qu’elle veut?

Ce qu’elle ne sait pas en tout cas c’est que cette haine, loin de servir les objectifs de la droite devient suspecte et attire justement l’attention sur François Bayrou. « Persécuté » de toutes parts, on ne peut en définitive que saluer, sous le feu roulant de piques qui lui sont destinées, la valeur de sa candidature et la légitime inquiétude qu’il suscite.

Il n’est donc plus déroutant de voir les colistiers de Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal tirer à bout portant sur François Bayrou car seule l’indifférence eut été dangereuse. Étant Canadienne, je n'ai pas le privilège de me prononcer lors de cette présidentielle, je constate cependant, qu'outre les choix purement politiques, c'est toujours la rencontre entre un homme et le peuple (vestige monarchique et gaulliste) qui a prévalu en France.

Paraissant le seul homme de bon sens dans cette soupe nauséabonde, François Bayrou doit à tout le moins maintenir fermement la barre de l'intelligence discrète avant que cette campagne….. ne nous rende tous complètement fous.

lundi, mars 12, 2007

FRANÇOIS BAYROU FUTUR PRÉSIDENT?

Le regard de la France a changé.

Il est de ces moments où, par un retournement ou une métempsychose inexplicables, comme entraînés à l’écart de nos schémas habituels de pensées par une réalité nouvelle ou perçue comme telle, nous adhérons avec soulagement et de tout notre être à ce que nous savions déjà. Ce que nous savons désormais, et c’est une certitude, c’est que s'il maintient son allure et soigne sa toute nouvelle crédibilité François Bayrou sera sans doute le prochain président de la République française.

Au-delà d’une équation simpliste qui exclut définitivement les Sarkozy-Royal de la course pour cause d’opportunisme et de vulgarité et laisse le champ libre à François Bayrou, non seulement pourfendeur du monolithisme jacobin, mais seul réel défenseur des valeurs républicaines, nous ne pouvons que nous incliner devant la fabuleuse ironie du destin.

François Bayrou, homme du peuple, homme de paix, souvent rejeté et vilipendé, est entré tout entier dans le désir de la France profonde, ce que n’ont pas su faire les autres candidats qui militent non seulement pour la perpétuation d’un clivage malsain gauche-droite - cette représentation erronée de la nécessité d’un supposée alternance - mais pour un statu quo à l’image de l’immobilisme qui a favorisé depuis toujours leurs intérêts personnels élitistes et leur soif de pouvoir.

François Bayrou est cette inspiration nouvelle dont la France a besoin. Il incarne cet espoir inattendu et mobilisateur qui a su se révéler par la patience et la détermination et qui saura sans doute, par le même chemin de conciliation, de coopération, d’honnêteté et de vérité, s’allier les réticents et faire travailler les indolents à cette belle œuvre commune : relever enfin la douce France.

jeudi, mars 08, 2007

Bayrou : l'homme qui marche ou la force du destin?

publié à Montréal /AAPI

Nicolas Sarkozy a beau recevoir l'appui de la très distinguée Simone Veil qui a opportunément retourné sa chemise et fait défection de l'UDF, personne en France n'est dupe de cette "alliance"; et Ségolène Royal affirmer ne pas trop s'inquiéter de la montée du candidat Bayrou dont elle associe la popularitsé actuelle à sa stratégie "anti-système", il n'en reste pas moins que le monstre bicéphale représenté par nos deux compères, situés de par leurs convictions respectives aux extrémités opposées de la branche politique, sont pour le moins affolés et regardent du haut de cet effarement incrédule François Bayrou, l'homme du peuple, se tailler sereinement une part de choix, sinon la meilleure part, dans le gâteau électoral.

De plus, ce ne sont ni les sondages, car qu'est-ce qu'un sondage sinon l'élan du peuple en marche - et bien que l'on crédite désormais François Bayrou de 24% d'intentions de vote, derrière Ségolène Royal à 25% et Sarkozy à 26% - ni les fluctuations approximatives et partisanes gauche/droite s'exprimant dans l'indécision qui vont faire élire à coup sûr le candidat centriste.

Outre la prédiction de François Mitterrand qui a affirmé: "Surveillez Bayrou, il sera président", et ainsi perçu que derrière le fils bègue de petits agriculteurs béarnais, il y avait une formidable volonté et une détermination qui forcent l'admiration, c'est l'homme que la France découvre et c'est cet homme qu'elle va peut-être mener à l'Élysée, et ce malgré sa prestation dont certains affirment qu'elle fut discutable comme ministre de l'Éducation nationale à partir de 1993 et quelques gaffes dont une gifle plus ou moins paternelle (il a six enfants, il faut le comprendre...) à un gamin de dix ans, qui s'en souviendra toute sa vie...surtout si le gifleur devient président.

La France, en mal de politiciens crédibles auxquels elle puisse s'attacher est prompte à pardonner; elle est aussi capable de choisir le moindre mal, et c'est ce qu'elle a fait en réélisant Jacques Chirac pour écarter la menace que représentait au deuxième tour Jean-Marie Le Pen en 2002. Et aujourd'hui, elle croit à tort que ce moindre mal s'appelle Bayrou. Mais il pourrait s'avérer que l'option centriste, par un retournement inattendu du destin, devienne la chance sur laquelle on ne comptait plus pour sortir enfin ce pays de l'ornière.

Bayrou est aujourd'hui favorisé par une situation qui le place en lice avec des candidats incarnant ce que beaucoup de Français abhorrent désormais et ce dont ils ne veulent plus : une droite agressive et élitiste ironiquement concentrée à son plus haut niveau dans le candidat Sarkozy et un gauche sclérosée, impuissante et incapable de renouveau, ce que confirme le rapatriement récent des éléphants du parti par Ségolène Royal, et qui, soit dit en passant, se tiennent à carreau.

Mais devant l'homme qui marche en faisant fi des obstacles, il y a un destin. La France désabusée a besoin de renouveler sa confiance. Les Sarkozy-Royal apparaissent désormais comme ces deux guignols qui se tapent alternativement sur la tête, pendant que Bayrou, à l'image de la tortue de la fable poursuit calmement son chemin vers une victoire de moins en moins hypothétique.

Les sondages ne révèlent que l'expression unanime de cet étonnement collectif.

Comme le berger David préféré à ses frères et qui devint roi, Bayrou séduit justement par cet alliage de force, d'humilité et d'honnêteté qui contraste avec la rouerie, la vulgarité et l'opportunisme ambiants. Il se pose alors non seulement comme un alternative pour battre Sarkozy au deuxième tout, mais comme la SEULE alternative : il incarne donc désormais l'espoir de la France, c'est-à-dire tout.

Seul le temps dira s'il s'agit d'un engouement passager ou d'une réelle prise de conscience, ce que tous, finalement, souhaitent ardemment.

vendredi, février 23, 2007

Du renfort pour Ségolène Royal : entre faiblesse et opportunisme

Ségolène Royal n'est pas fin stratège, elle ne sait ni anticiper ni prévoir ni les conséquences de ses actes, tout investie dans la préoccupation angoissante des hauts et des bas d'une campagne qui a révélé ses lacunes en matière de jugement, de politique internationale et de ....vocabulaire (rappelons-nous la fameuse "bravitude").

Comment pourrait-elle en ce cas diriger la France?

Je me régale donc de cette nouvelle erreur de parcours de Ségolène Royal, puisque le remaniement de son équipe en fin de campagne et qui ramène au moulin du projet socialiste ceux qui auparavant n'avaient pas su convaincre : les Jospin, Fabius et DSK s'inscrit presque comme un aveu de faiblesse sinon d'incompétence (voir extraits Ségolène Royal, Ombre et Lumière, Éditions Michalon, 204 p.).

Telle une enfant craintive malmenée par ses camarades qui court chercher son grand frère, Sègolène Royal appelle en renfort les grands frères socialistes afin de venir défendre son projet de pacte présidentiel. Il est évident que, même de son point de vue (ce remaniement en témoigne), qu'elle n'a à elle seule ni la stature ni la crédibilité nécessaires à ses prétentions.

Les Français savent fort bien qu'ils n'ont devant eux aucun candidat valable : entre l'opportunisme assez vulgaire de Sarkosy et l'incommensurable vanité de Royal, que reste-t-il sinon un Bayrou qui, par comparaison, offre l'image d'une sincérité rafraichissante?

Malheureusement, telle est l'image de la France, indécise entre une droite rébarbative et sclérosée, une gauche incapable elle non-plus de renouveau et un centre trop tiède pour rallier ceux qui en ont "ras-le-bol" des pachydermes et autres lourdeurs indélogeables.

Le 5 mars, Chirac annoncera ses intentions, peut-être lancera-t-il un pavé dans la mare? Pour s' amuser ou simplement pour faire encore des ronds... dans l'arène politique.

mercredi, janvier 24, 2007

Ségolène Lagaffe ou une campagne politique nouveau genre

Dirais-je que je me régale des bourdes successives de Ségolène Royal serait un peu exagéré. Cependant, dès octobre je mettais en garde les Français (Ségolène, femme de mots ou de parole, La peur inavouée de Ségolène) contre un enthousiasme prématuré et excessif.

C’est pourquoi j’ose aujourd’hui un à propos « je vous l’avais bien dit ».

J’éprouve cependant un peu de pitié pour la dame que son immense vanité conduit aujourd’hui sur les allées brillamment éclairées de la triste évidence : Ségolène Royal, non seulement ne possède aucune des qualités de prudence, de jugement et de sens du devoir nécessaires à l’exercice des plus hautes fonction de l’État, mais plus grave encore, les conseils de cette malencontreuse faille outrepassent manifestement ceux de son entourage politique immédiat.

Ses impairs sont tellement nombreux que je risque d’en omettre quelques uns: rencontre avec des membres du Hezbollah lors de son voyage au Moyen-Orient, déclarations sur l’ « efficacité » (tragique) de la justice chinoise, l’invention du mot « bravitude » pour remplacer bravoure, la polémique sur l’ISF qui a révélé une mésentente au sein du parti et…du couple Hollande-Royal, la récente déclaration au controversé chef du parti québécois André Boisclair sur l’indépendance du Québec, mais aussi, ce qui n’a pas été mis en exergue, son désir de ne pas s’ingérer dans les « affaires institutionnelles » du Canada. En effet, la pauvreté du vocabulaire de madame Royal atteint ici un sommet puisque les affaires institutionnelles d’un pays font référence à ses institutions et qu'il aurait fallu dire, vous vous en doutez bien, les affaires internes ou à la rigueur, constitutionnelles, sachant que la nomenclature des pouvoirs attribués aux province fait partie intégrante de la constitution du pays.

J’espère vivement que Ségolène Royal lancera au plus tôt la serviette. En effet, je ne voudrais pas qu’une autre bourde plus grave révèle enfin à l’entendement de la dame ce que tout le monde sait déjà sur elle mais qu’elle-même semble s’obstiner à ne pas voir : oscillant entre incompétence et maladresse, Ségolène Royal est une gaffeuse, et la France n’a surtout pas besoin d’une gaffeuse même douée pour présidente.

MJ Girard