lundi, septembre 04, 2006

Une humanité qui ... s'ennuie

Éditorial par Marie J. Girard /AGPI montréal
publié le 4 septembre 2006

L'humanité tout entière se comporte parfois comme si elle était emprisonnée sur sa petite planète et fomentait sans s'en rendre compte (inconscience collective oblige) - et sans doute par désoeuvrement - une évasion spectaculaire et définitive.

Blague à part, nous agissons collectivement comme si la vie était ennuyeuse et que nous devions absolument trouver "quelque chose à faire", un nouveau sujet de conversation ou de préoccupation.

Après des semaines de canicule qui ont durement échauffé et éprouvé les esprits, certains tenants d'un activisme tous azimuts n'ont rien trouvé de mieux pour meubler un été particulièrement exempt d'appâts médiatiques (mis à part le coup de boule de Zidane qui s'enfonce toutefois inéluctablement dans le trou noir des "vieilles" infos) que de catapulter notre monde dans ce qui semblait être les prémisses de la troisième guerre mondiale.

Mais ne nous leurrons pas ; il ne s'agissait pas de la troisième mais plutôt de ...millième. Car chaque agression, chaque bataille, chaque souffrance, chaque disparition, chaque mort nous touche, nous éprouve individuellement et blesse le coeur même de notre humanité.

La guerre tient lieu de bilan : " voilà où nous en sommes " semble-t-elle nous dire, " nous n'avons pas avancé d'un pas, nous sommes toujours des barbares " . Toute guerre est un échec que nous devrons porter (puisque nous sommes indéniablement unis) et qui s'inscrira inévitablement dans un passé que les génération futures regretteront probablement, comme nous regrettons tous, individuellement, les erreurs que nous avons commises.

Mais voilà, l'être humain est une curieuse bête qui aime par dessus tout se justifier et faire opportunément entrer ses bourdes dans le fourre-tout de l'Histoire. Le moment était-il donc venu d'ajouter un élément à la nomenclature déjà bien garnie de nos erreurs?

Moi, je me languis d'une humanité aimante et responsable qui saurait tirer des leçons du passé et se projeter dans l'avenir. Personne cependant ne paraît mériter une telle considération, pas même les enfants que nous mettons au monde...sans doute uniquement pour passer le temps.

girardmj@journalist.com

powered by performancing firefox