mercredi, septembre 20, 2006

Les propos du pape : pas de fumée sans feu...

Par Marie-Josée Girard
publié à Montréal /AAPI


Les paroles du pape ne lui ont pas malencontreusement échappé (il aurait eu au moins l'excuse de l'absence passagère). Mais peut-on comprendre le raisonnement qui l'incite à s'excuser après coup de leur effet pervers?

Comme tout un chacun sait, les mots vivent d'une vie indépendante qui échappe au contrôle de leur émetteur du moment qu'elles franchissent le lieu humide et inconfortable où la langue et la bouche se disputent la suprématie des fonctions.
Le Pape est désolé (excuses entendues, TF1 - Monde) d'avoir mêlé amour et haine, d'avoir proposé une vision dychotomique du catholicisme dans lequel l'on peut à loisir attaquer et se défendre, aimer et juger, proposer insidieusement et se rétracter. Ses paroles ne reflétaient pas sa pensée a-t-il dit. Mais de qui reflétaient-elles la pensée exactement? Ainsi, mues par quelque mauvais démon campant en déséquilibre sur son épaule et à l'affût des incohérences papales, elles se sont propagées à l'encontre de sa volonté et de sa raison, comme de raison...
Il est cependant vivement attristé que ses auditeurs aient eu l'intelligence de relever ce que lui n'a pas su contenir ou prévoir. Franchement, je suis consternée. Peut-on donner foi à une église qui ne voit pas la gravité de ses propres maladies et fait preuve d'une mauvaise foi manifeste?
Non, il n'y a pas de fumée sans feu...