samedi, mars 17, 2007

LE CAROUSSEL DES ALLÉGEANCES : BASSESSES ET AUTRES NOUVELLES DE CAMPAGNE

Tout compte fait, la classe que l’on attribue parfois à un individu s’avère tristement surfaite lorsque celui-ci se commet dans une diatribe vengeresse contre un ex-allié: Besson contre Royal, Veil contre Sarkozy, Borloo pour ou contre Sarkozy, Veil contre Bayrou, on ne sait tout simplement plus où donner de la tête tant le carrousel des intentions et des allégeances bifurque et repart à toute allure en sens contraire.

Malheureusement, cette semaine Simone Veil, quatre fois ministre de la Santé, a brisé sans le savoir la mince glace qui la protégeait de la vindicte populaire. Dorénavant, on la verra aussi comme celle qui, sans doute taraudée par une démangeaison attribuable au grand âge, aura craché en fin de parcours son venin - triste chant du cygne - sur le leader centriste de la façon la plus abjecte qui soit, espérant ainsi "faire avorter" le désir légitime et une partie de l'inclination naturelle du peuple.

Ex-UDF ayant abandonné le navire, « lapsi » politique n’ayant pas su, comme beaucoup d’autres, maintenir le cap de la solidarité lorsque les sirènes enivrantes de « l’autre pouvoir » lui ont fait un appel du pied, ("aucun respect pour une Simone Veil qui achève son illustre carrière dans l'hypocrisie et la régression politiques"David Sirota, Blog), cette ex-grande dame mérite-t-elle encore notre respect?

Simone Veil qui a qualifié dans Le Parisien la candidature de François Bayrou d'"imposture", et dit de lui qu’il était « le pire de tous » patauge dorénavant dans les ruelles les plus sordides et les sombres arrière-cours du déclin. Elle oublie sans doute qu'à ce jour 13% des Français (22% en 2002 au premier tour, permettant ainsi d'évacuer Jospin de la scène politique) votent Le Pen.

Il lui aurait été si facile de conserver sa dignité et d’écouter ceux qui lui ont conseillé de ne « pas abîmer son image ». Trop tard ! Elle a préféré instrumentaliser sa crédibilité au profit d’un Sarkozy, qu’elle mitraille ensuite sur ses propositions d’un ministère de « l’Immigration et de l’Identité nationale ». Sait-elle au moins ce qu’elle veut?

Ce qu’elle ne sait pas en tout cas c’est que cette haine, loin de servir les objectifs de la droite devient suspecte et attire justement l’attention sur François Bayrou. « Persécuté » de toutes parts, on ne peut en définitive que saluer, sous le feu roulant de piques qui lui sont destinées, la valeur de sa candidature et la légitime inquiétude qu’il suscite.

Il n’est donc plus déroutant de voir les colistiers de Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal tirer à bout portant sur François Bayrou car seule l’indifférence eut été dangereuse. Étant Canadienne, je n'ai pas le privilège de me prononcer lors de cette présidentielle, je constate cependant, qu'outre les choix purement politiques, c'est toujours la rencontre entre un homme et le peuple (vestige monarchique et gaulliste) qui a prévalu en France.

Paraissant le seul homme de bon sens dans cette soupe nauséabonde, François Bayrou doit à tout le moins maintenir fermement la barre de l'intelligence discrète avant que cette campagne….. ne nous rende tous complètement fous.