mardi, septembre 12, 2006

Iran-Irak : la sombre alliance qu'il faut craindre


Éditorial par Marie J. Girard / Montréal
publié le 12 septembre 2006 AAPI


Le gouvernement irakien, qui n'a jamais juré fidélité éternelle aux USA, a-t-il finalement décidé de retourner sa chemise en s'alliant à son ennemi de toujours?

Les Irakiens et les Iraniens ne sont pas bêtes, c'est le moins qu'on puisse dire.

Alors que les États-Unis tentent plus ou moins discrètement (sic) de diviser le monde musulman, l'Iran et l'Irak, ces deux imposants voisins, ennemis à la ville - querelle idéologique oblige - ont décidé de s'allier dans le domaine le plus sensible qui soit : le pétrole.

Comme chacun sait, ce n'est malheureusement pas l'amour qui unit les peuples mais le mélange, sinon hautement improbable, de vagues intérêts communs. Fiers de cette constatation qui vient sans doute de leur sauter aux yeux, les deux protagonistes chiites et sunnites, ont décidé de surseoir à leur inimité afin d'exploiter ensemble des champs pétrolifères situés de part et d'autre de leurs frontières.

Cette alliance redoutable était peu envisageable il y seulement quelques semaines (quoiqu'elle le fut dans les années 70 ) et la simple mention de cette possibilité aurait sans doute parue risible et incongrue aux pontes de Washington benoîtement assis sur la certitude de la légitimité de leurs actions dans la région.

L'Iran et l'Irak ont-ils compris la stratégie américaine du "diviser pour régner" et planifié de la contrer de la manière la plus intelligente qui soit? Cela ne fait aucun doute.

Je ne dirais pas qu'il faut du courage pour s'allier à son ancien ennemi, car dans ce cas de figure, il s'agirait davantage d'une alliance stratégique à laquelle ils n'ont dû consentir qu'avec beaucoup de réticences. Le résultat, pourtant, peut être dévastateur pour l'Occident : une séparation manifeste du monde en deux clans biens définis visant chacun le monopole mondial du marché du pétrole et collectant les alliances leur permettant d'atteindre leurs objectifs.

Malheureusement, les États-Unis n'avaient probablement pas prévu cette détestable éventualité.

Pourtant, l'Iran, qui a manifesté son intention d'établir de manière indépendante sa bourse du pétrole en Euro, avait ainsi donné quelques indices. Et l'on se demande maintenant si ses tergiversations concernant le dossier nucléaire ne visaient pas justement la création d'une diversion permettant l'établissement de ce sombre partenariat.

Comment vont réagir les USA? Une petite invasion avec ça ...