vendredi, novembre 17, 2006

SÉGOLÈNE ROYAL : FEMME DE MOTS OU DE PAROLE, SEUL L'AVENIR LE DIRA...


publié à Montréal AAPI
par Marie Josée Girard

La toute fraîchement élue représentante du parti socialiste français et candidate à l'élection présidentielle de mai 2007, Ségolène Royal, semble nourrir une affection immodérée pour les formules toutes faites.

Ainsi, non contente de "tirer vers le haut", viser un "ordre juste" tout en "débloquant" ou "dépannant" la France après un "approfondissement de l'Europe", elle souhaite désormais que ses concitoyens "imaginent ce qu'ils peuvent faire pour la France". Attendez, n'est-ce pas à elle à faire des proprositions?

Cela m'agace. Les Français, comme tout un chacun, ont autre chose faire que de "rêver" un pays déjà sur le déclin. Ils sont fatigués et veulent de la viande autour de l'os. Et cette viande ce sont de meilleurs salaires, le développement de la libre-entreprise par l'instauration de processus allégés, et des emplois. Au fin fond des villages et des petites villes de province, la grandeur de la France, l'Union européenne et les "désirs d'avenir" on s'en tape "royalement".

Elle a certes bien appris ses leçons sur la manière de tenir un discours politique : balayer large, demeurer dans le vague tout en faisant appel aux sentiments des électeurs qui sont, comme chacun sait, les facteurs les plus mobilisateurs, mais cela est-il suffisant?

Les électeurs français paraissent plus sensibles à ce genre de discours vaguement sirupeux que ne le sont les électeurs nord-américains pour lesquels le contenu compte davantage que le contenant. Mais l'après Chirac (rappelons-nous l'épisode Le Pen consécutif aux frasques du "super-menteur" -Jean-Marie Le Pen, 77 ans, président du Front national déjà 4 fois candidat, qui espère rééditer son score d'avril 2002 (16,86%), qui lui avait permis d'accéder au second tour face à Jacques Chirac qui les a sans doute légèrement refroidis) devra apporter un souffle de renouveau et non la sempiternelle réédition d'une gouvernance élitiste dépassée, possible alternative que Madame Royal pourrait représenter pour certains.

La crainte de Ségolène Royal pourtant face à ce qui l'attend est manifeste puisqu'elle parle de "gravir la montagne". En outre, la dame est vaniteuse : souvent vêtue de blanc, tel l'ange de miséricorde, elle semble en plein "ego trip" comme on dit chez nous. Cela ne laisse présager rien de bon : Chirac avec son air bon enfant n'a-t-il pas aveuglé les Français plus d'une fois?

Espérons que cette fois-ci les mots et le "look" des candiats auront moins de poids que le simple bon sens des électeurs, auquel il faut toujours croire...malgré tout.